2. L'alimentation de la femelle gestante


Des erreurs alimentaires pendant la gestation sont susceptibles d'entraîner une mortalité néonatale.
Comme nous l'avons déjà précisé, on veillera d'abord à éviter les surdosages en vitamine A ou D. Une insuffisance de lipides dans l'alimentation maternelle lors de la deuxième partie de la gestation peut également entraîner chez le chiot une diminution de la charge en glycogène hépatique à la naissance, avec augmentation de la mortalité dans les deux premiers jours de la vie (la bonne teneur en glycogène hépatique du chiot favorise l'homéothermie).


a) Syndrome du chiot nageur
Le syndrome du chiot nageur (" Swiming Puppy Syndrom ") est une anomalie du développement du chiot, observée plus fréquemment chez les races chondrodystrophiques à membres courts et à thorax large (Bulldog, Basset Hound, Pékinois ...), caractérisée par un retard dans la mise en place du processus de la marche et des modifications morphologiques caractéristiques.
Alors que le chiot normal doit être capable de se tenir debout à 16 jours et d'assurer ses déplacements à 21 jours, on note la persistance d'une faiblesse et d'une léthargie, ainsi que de mouvements de reptation sur le sternum. Les membres antérieurs, rejetés sur les côtés avec rotation des articulations, sont incapables de soutenir le tronc ; les postérieurs sont rétractés sous le corps et parfois déviés avec luxation rotulienne. Le chiot semble effectivement nager et ses mouvements sont accompagnés de régurgitations de lait. On observe parallèlement un aplatissement dorso ventral du thorax, l'abdomen est souillé et irrité par l'urine, jusqu'à présenter des plaies ulcérées.
Plusieurs éléments semblent être à l'origine de ce syndrome. Des facteurs génétiques ont été mis en cause, mais la récupération possible dans plusieurs cas infirme cette hypothèse. Plus vraisemblablement, ces troubles sont liés à la combinaison d'un re-tard de mise en place du système nerveux (myélinisation insuffisante) observé lors-que la portée vit sur une surface lisse et glissante ne stimulant pas les extrémités, et d'un dysmétabolisme lié à une alimentation hyper protidique de la mère (régime " tout viande ").


b) Syndrome hémorragique
Il s'agit de la manifestation clinique d'un déficit en plaquettes sanguines, qui peut prendre en élevage une allure enzootique : en dehors d'un cordon coupé trop court, de l'action de toxines bactériennes, d'une maladie de Rubarth, ou d'une anoxie, la cause la plus probable reste l'existence d'une carence nutritionnelle en vitamine K des femelles gestantes.
A une phase relativement courte de léthargie et de dépérissement succèdent des ecchymoses sous cutanées et de nombreuses hémorragies diffuses : des traces de sang sont observées au niveau du nez, des lèvres ou dans les urines, chez des chiots âgés de un à quatre jours.
Le traitement consiste à transfuser le chiot quand la taille le permet, et l'apport de vitamine K aux chiots comme à la femelle gestante (pendant les dix derniers jours de la gestation). Il faudra également prendre en considération les conditions de stockage de la nourriture distribuée : l'insuffisance en vitamine K est directement liée à l'existence de mauvaises conditions de conservation des aliments (date limite de consommation non respectée, chaleur excessive, oxydations).